Laure MANN

psychothérapeute

 

 

 

 

Laure MANN a commencé sa carrière comme éducatrice en maison d’enfants à caractère social. Pendant onze années, elle a accompagné, au quotidien, des enfants placés par le juge des enfants, dans le cadre de la protection de l’enfance
Parallèlement, elle a suivi des études de psychologie. Durant cette formation, un stage en maternité un mémoire sur les angoisses de séparation chez l’enfant suivi d’un second mémoire sur les dépressions pré et post-natales et les effets sur le nourrisson ont été le début d’un vif intérêt pour la périnatalité. .
Devenue psychologue clinicienne elle a alors continué dans le secteur de la protection de l’enfance en intégrant une équipe d’AEMO (Action Educative en Milieu Ouvert). En soutien à des éducateurs, elle accompagnait des familles en manque de repères éducatifs. Les travaux de Houzel sur la parentalité plurielle et de Maurice Berger sur l’échec de la protection de l’enfance constituaient le socle théorique de ce travail.
Aujourd’hui, elle continue à intervenir dans l’école des travailleurs sociaux de Cergy Pontoise (EPPSS) et est praticienne EMDR, ICV (Intégration du Cycle de la Vie- Lifespan). La pratique de la l’ICV a révolutionné son travail. Cette approche thérapeutique lui permet d’aider au mieux des personnes ayant soufferts dans leur petite enfance de négligence ou de maltraitance et surtout de réparer ce que la vie n’a pas pu leur apporter : un milieu permettant la mise en place d’un attachement « secure » ; un milieu suffisamment bon, au sens « winicottien ».
En 2012, avec Catherine CLEMENT, Joanna SMITH, Dorinda BERNARDO et Catherine SOLANO, elles créent l’Association Francophone de l’Intégration du Cycle de la Vie (AFICV) (www.lifesapn-integration.fr).

Laure MANN est vice- présidente de l’association « Les Parents d’amour » qui milite contre la violence éducative ordinaire et promeut la parentalité positive (www.lesparentsdamour.org).

« Life story » un film de Michel Meignant et de Mario Viana

Il y a quatre ans, Laure MANN découvre la «  lifespan », devenue depuis en français l’Intégration du Cycle de la Vie. Elle en parle à Michel Meignant avec qui elle anime depuis 2007 des groupes de psychothérapie. Très intéressé, Michel Meignant lui demande de recevoir des séances. Cinéaste depuis 50 ans, il entreprend de filmer toutes les séances, filmées par Mario Viana. Après une dizaine de séances, enthousiasmé par les résultats qu’il ressent pour lui, il décide de faire partager au plus grand nombre son expérience. « Life story » est né.

Cette nouvelle thérapie a été mise au point par Peggy Pace, psychothérapeute américaine. Son constat au bout de dix années d’accompagnement d’adultes traumatisés dès leur enfance était le suivant ; ils ont parlé de leur histoire, compris, ils ont même traité des souvenirs traumatiques et pourtant les changements dans leur vie ne se font pas. Ils semblent aller mieux mais la dépression et l’anxiété entre autres reprennent le dessus après un certain temps et ils montrent toujours une difficulté à réguler leur vie émotionnelle.
Ces patients présentaient le plus souvent des histoires très précocement et durablement carencées; pour la plupart il n’y avait pas eu mise en place d’un attachement stable, sécure, prévisible avec une figure parentale solide. Cela pour des raisons parfois très variées : abandon, négligence, maltraitance mais aussi en relation parfois avec une dépression de la mère qui n’a pu ne pas être nommée, vue, reconnue par la famille, par la mère elle-même parfois.
D.Bowlby dans les années 50 évoquait déjà la place fondamentale de l’attachement dans le développement du petit humain. Les recherches en neurosciences n’ont fait que renforcer cette hypothèse. On pourrait comparer l’attachement solide aux fondations d’une maison: ce sont elles qui vont permettre à la maison de s’élever solidement, de traverser les épreuves du temps et voire même de s’enjoliver avec les années. De la même façon un attachement « secure » permet d’intégrer les différents évènements qui vont jalonner notre vie, les meilleurs comme les plus difficiles; qui va nous permettre de construire notre “récit de vie” intérieur, cohérent, stable, souple et non figé dans un passé traumatique ou carencé.
La thérapie par Intégration des cycles de la vie, notamment le protocole de naissance semble faire ce travail: construire un attachement là où il manque. Il permet au patient de retrouver de réaliser que l’histoire passée est réellement passée, qu’il n’est plus dans le temps du trauma, des négligences, qu’il est en mesure aujourd'hui en tant qu'adulte de défendre son soi enfant. L'intégration du Cycle de Vie repose sur la capacité innée du système somato-psychique à guérir. L'ICV est un traitement centré sur le corps, qui combine l'imagination active, la juxtaposition d'états du moi dans le temps, une ligne du temps visuelle des souvenirs et la répétition du processus jusqu'à la guérison.
C’est à travers une stimulation neuronale répétée que ces changements vont se faire, en regardant le film de sa vie un nombre de fois suffisant au cours des séances. L'objectif de la thérapie est de prouvé au cerveau du patient que le temps a passé depuis le trauma, les négligences ou les maltraitances
Le film montre la construction du récit de vie entre le Moi-adulte et le Moi-enfant de Michel Meignant en présence d’un thérapeute. La présence d’un thérapeute, ancré, solide, va permettre d’une part la protection du Moi-enfant durant le travail, d’autre part de prouver à ses systèmes neuronaux qu’il n’est plus bloqué dans le passé, qu’il a grandi. A travers ce travail ce n’est pas l’attachement envers les figures parentales que l’on cherche à transformer mais la sécurité intérieure du patient; en “prenant soin” de son Moi-enfant qui est en fait son Moi fondamental (coreself en anglais) il va y avoir un vécu interne de sécurité que les patients chacun avec leurs mots, expriment tous.
Ce travail permet l’émergence d’une nouvelle capacité à profiter des évènements heureux de façon plus sereine et plus consciente, à porter un regard bienveillant sur sa vie. L’anxiété, des troubles dépressifs disparaissent.
Les résultats, aujourd’hui, rapportés par un nombre grandissant de thérapeutes utilisant cette approche ne sont encore que cliniques. Des travaux de recherche sont en cours dans le monde entier, la France commence un programme fin 2012.

 

 
Cécile Meignant©2012 Haut de page