Praticienne en Analyse Psycho-Organique

Accompagner les nouvelles souffrances psychiques issues des désastres environnementaux

 

 

‌‌BIOGRAPHIE

 

Charline Schmerber est praticienne en analyse psycho-organique. Elle est installée à Montpellier. Sensible aux phénomènes environnementaux et aux récits possibles d’effondrement systémique de notre civilisation, elle s’est spécialisée sur les souffrances

psychiques qui émergent des réalités écologiques actuelles. Elle mène un travail de recherche clinique autour de la solastalgie et de l’éco-anxiété. Son objectif est de pouvoir mieux caractériser ces maux afin de proposer à ses patients un accompagnement pertinent.

Elle a réalisé en Octobre 2019 une enquête sur l’éco-anxiété qui a reçu en un mois plus de 1 200 témoignages.

Formée à l’analyse psycho-organique, elle s’intéresse aujourd’hui à l’écopsychologie.

Si elle propose un travail en psychothérapie autour des problématiques environnementales dans le cadre de son cabinet, elle s’ouvre aussi à un accompagnement en nature à travers des séances individuelles ou de groupe.

Charline Schmerber est l’auteur du site www.solastalgie.fr

 

 

Résumé

 

Accompagner les nouvelles souffrances psychiques issues des désastres écologiques

 

Nous sommes aujourd’hui face à une situation sans précédent. Notre écosystème est en souffrance. A l'identique d'un corps qui pourrait développer des symptômes physiques et psychiques, les maux de la Terre se traduisent par différents phénomènes : perte de la biodiversité, dérèglement climatique, acidification des océans, pollution de l’air, épuisement de certaines ressources (renouvelables et non renouvelables)… Pour 52% des français, d’après le dernier sondage Ipsos-Sopra Steria, la situation environnementale est devenue le premier sujet de préoccupation, devant l’avenir du système social (48%) et le pouvoir

d’achat (43%).

Les épisodes de canicule de l’été 2019 ont donné naissance à un nouveau phénomène : la situation écologique et les ressentis qui lui sont liés deviennent une clé d’entrée pour commencer une psychothérapie. Ce que le mental n’acceptait peut-être pas encore a été vécu dans le corps : il devient difficile de nier la réalité de l’impact de l’action humaine sur la planète. Depuis cet été, tout un vocabulaire a été utilisé par la sphère médiatique pour parler de cette souffrance écologique : « éco-anxiété, solastalgie, angoisse climatique, dépression verte ».… La question du choix des mots et plus largement du langage est un élément essentiel en psychothérapie. La première partie de cette intervention reviendra sur les deux concepts phares d’éco-anxiété et de solastalgie et répondra à l’interrogation suivante : quels maux pour quels mots ?

L’enquête menée du 10 Septembre au 10 Octobre par Charline Schmerber atteste d’une vraie souffrance et d’un réel besoin des participants de pouvoir s’exprimer et d’être accueillis par rapport à ces sujets. L’analyse des différents résultats a permis de proposer une caractérisation de ces nouvelles souffrances psychiques. Ce travail de recherche met l’accent sur les causes génératrices de cette détresse prospective qu’est l’éco-anxiété. Ses sources se révèlent provenir de facteurs bien plus larges que les enjeux écologiques.

L’enquête met en lumière les différents symptômes développés par les patients : ressenti émotionnel, impact sur la mise en mouvement et l’action, capacité à se projeter dans l’avenir… Avant de traiter la souffrance, il est essentiel de savoir ce qui la constitue, ce qui est en jeu, avant de pouvoir s’occuper du sujet et de son « je ». La deuxième partie de cette intervention sera axée sur les causes et les symptômes de ces nouvelles détresses psychiques.

Quelles sont les stratégies utilisées par les individus pour faire face à l’éco-anxiété ou à la solastalgie ? Comment pouvons-nous les accompagner dans le cadre de la psychothérapie ? Cette dernière partie proposera plusieurs pistes pour accueillir et soutenir

ce type de patients et leurs problématiques. L’accent sera mis sur l’évidence d’un travail autour des émotions dans le cadre habituel du cabinet mais aussi sur l’importance de pouvoir retisser un lien avec l’environnement et avec la nature. La désastre écologique que nous vivons, découle d’une déconnexion de l’homme avec l’écosystème dont il fait partie. Il sera donc question de comment explorer cet élément naturel que nous avons mis à distance pour favoriser la reliance de l’individu avec l’ensemble du vivant.

 

 

L‌'éco-anxiété prise en charge par les psychopraticiens, elle fera l'objet d'une intervention de Charline Schmerber.

Pour en savoir plus, Voir l'article paru dans la revue Reporterre