- Ancien élève de l’ENS-Ulm (lettres) – promo 1964
- De 1977 à 2009 : Conseiller à la direction de France Culture, et producteur coordonnateur (responsable de programmes), puis producteur de 1997 à 2009 de l’émission « Les Vivants et les dieux »
- De 1984 à 2001 : Membre du Conseil Pédagogique et président durant 6 ans du Groupe d’Etudes C. G. Jung de Paris
- Depuis 2005, co-fondateur et président du Cercle Francophone de Recherches et d’Etudes C. G. Jung (CEFRI-Jung)
- Enseignant à la Sigmund Freud University- Paris (SFU-Paris)
- Vice-président du Centre International de Recherches et d’Etudes Transdisciplinaires (CIRET)
Auteur de plus de 40 livres publiés (Philosophie des sciences, Philosophie générale, Psychologie et Psychanalyse, Histoire et Histoire des idées, Romans, Théâtre et Poésie).
La psychanalyse en débat
Contrairement à ce qu’on dit trop souvent, la « psy » n’est pas née toute seule voici un peu plus d’un siècle. La « psychologie » a pris naissance dans les facultés protestantes de la fin du XVIe siècle, le mot « Inconscient » a été inventé par Novalis, et la philosophie antique, loin d’être une pure construction abstraite, cherchait d’abord à savoir comment l’être humain pouvait mener la meilleure vie possible.
Et, à la suite des travaux de Dodds ou de Colli, il conviendrait de s’interroger sur la filiation qui va d’un chamanisme « premier » (?) à la psychologie en passant par la « médecine sacrée » et, justement, par une certaine forme de philosophie.
On en arrive alors à ces interrogations : la psy. telle que nous la connaissons, ne serait-elle pas le résultat de plus de deux millénaires d’évolution « occidentale », et ne faudrait-il pas sans cesse la remettre au travail en tenant compte de ses contextes historique et socio-culturel, et en la reliant à l’état des connaissances « objectives » de son époque ?
Autrement dit, toute psy. peut-elle être véritablement pensée sans des échanges réciproques avec l’anthropologie générale et avec les Sciences ?
Et sans avoir mis au jour ni s’être expliquée avec ses « présupposés métaphysiques » ?
Il est courant en effet d’entendre dire que la « méta-psychologie » a donné congé à la philosophie en tant que telle – mais que seraient Freud sans son rapport à la philosophie française du XVIIIe siècle, Jung sans son inspiration par la théologie et la théosophie allemandes, de maître Eckhart à la « philosophie de la nature » en passant par Paracelse et Jakob Boehme ; que serait Lacan sans sa lecture d’Aristote, de saint Thomas d’Aquin et de saint Augustin ?
De même pour ce qui est de la Science : comment comprendre Freud sans Helmoltz et sans Haeckel : comment comprendre Jung sans Heisenberg et sans Pauli, ; comment comprendre Lacan sans l’influence de « Bourbaki » et du Cercle de Vienne ?
Si « l’être humain » est vraiment notre préoccupation, comment s’intéresser à lui en faisant l’impasse sur ces domaines, comment en parler et se pencher sur ses souffrances si on n’essaie pas, au moins, de le considérer dans ses variations, dans son évolution et dans ses dimensions constitutives ?
Ce qui pose du même coup la question de toute éthique fondamentale à l’exercice de la psy, et de l’évaluation que nous pouvons en faire.