Eric CHAMP

Psychologue clinicien, psychothérapeute

 

 

 

 

Mon parcours personnel et professionnel à partir de divers paradigmes thérapeutiques, psychanalyses, phénoménologie existentielle, systémie, éthnopsychiatrie m’ont amené à réfléchir à une approche complexe de la psychothérapie. L’Analyse psycho-organique en est le terrain d’application.

 

Publications

Eric Champ, Le jeu psychodramatique comme mise en acte de fantasmes, revue Thérapie Psychomotrice no 87, 1990
Eric Champ, Toucher le corps des mots, revue pratiques corporelles, No 93, juin 89
Eric Champ, On est passé par ici, il repassera par là, revue Adire N°7/8, 1992
Eric Champ, Faut pas déclôner, revue Adire N°10, 1994
Eric Champ, Sigmund Freud, manuel d’enseignement de l’EFAPO, tome 4, 1996
Eric Champ, Le statut du symptôme, manuel d’enseignement de l’EFAPO, tome 4, 1996
Eric Champ, L’intervention thérapeutique, manuel d’enseignement de l’EFAPO, tome 5, 1998
Eric Champ, Les psychotropes, objets fétiches ou objets complexes à dérouler, manuel d’enseignement de l’EFAPO, tome 7, 2004
Eric Champ, Former le psychothérapeute à l’intervention thérapeutique, in « Pourquoi la psychothérapie ? », Dunod, 2005
Eric Champ, Psychiatrie et psychothérapie, in « Être psychothérapeute, questions, pratiques, enjeux, Dunod, 2006

 

La psychanalyse en débat

La psychanalyse dont la fondation remonte à Freud et à l’entreprise dans laquelle il s’est engagé de faire science à partir de ses découvertes et intuitions cliniques est à l’origine d’une rupture par la création d’une nouveau paradigme, celui d’un inconscient, vivant, puissant, en mesure d’influencer la conscience à son insu.
À partir delà, La psychanalyse a révolutionné la philosophie et donc la compréhension des conduites quotidiennes ou normales mais aussi a présenté un modèle dynamique de compréhension de la souffrance existentielle comme de la souffrance psychopathologique dans un entrelacs fécond entre théorie et pratique. La psychopathologie, la psychothérapie, l’anthropologie, l’éducation en furent renouvelées questionnant les figures spectrales du fou, de l’inférieur de race, de l’idiot.
La psychanalyse a ouvert une approche humaniste de la folie et les praticiens qui s’y sont formés ont humanisé l’hôpital psychiatrique. Elle a aussi mis au premier plan une clinque du sujet, sujet qui au delà de son réel organique culturel et social, ne cesse de s’inventer, de se créer, animé pas des motivations intimes, profondes, portées par des grandes forces vitales, agressives, sexuelles, elles mêmes véhiculés par des formes comme les fantasmes ou les archétypes. Ici la souffrance est en prise avec la dimension éternellement subversive du désir qui s’accommode mal des exigences normatives du monde. Mais cette perspective n’est pas phénoménologique. Freud créa un point de vue développemental et structural cherchant à décrire dans le développement de l’enfant, la construction des différentes structures organisant les désirs.
La volonté de faire sciences de Freud ne fut pas sans conséquences sur les conditions de développement de la psychanalyse qui à certains égards se développa plus comme une doctrine que comme une science. Les dissimulations, caviardages de certaines archives en sont de tristes témoignages. Elles nous alertent sur les grands coups de rabots que Freud a du infliger à sa clinique pour que tienne le monisme sexuel de sa théorie. Il en est de même pour la rigueur du dispositif de la cure analytique, véritable scène expérimentale au service d’une lecture pure du transfert, dont sont exclus la relation dans sa dimension affective et interactive, le corps dans son éprouvé et son expression.
Mais cela ne doit pas nous faire oublier que dès le début la psychanalyse a nourri un débat de l’intérieur. Jung, Reich, Ferenczi proposèrent un au delà du principe freudien tout en restant adossé à ce dernier. Ils en furent tous répudiés par le maître. Mais leurs créations se développèrent créant de nouvelles voies, dévoilant de nouveaux principes actifs : l’inconscient collectif, les traces corporelles de l’histoire des émotions, la relation primaire à la mère… De nouvelles écoles se créèrent mais comme toujours les nécessités identitaires les poussèrent elles aussi à surévaluer le principe actif dont elles tirent leur origine. Arrivé à cette première étape, nous pouvons déjà repérer que la psychanalyse n’est plus une mais plurielle. Elle est aussi confrontée à un véritable défi. En tant que discipline pourra-t-elle évoluer en intégrant ces contraires ou devra-t-elle se morceler en composantes, factions antagonistes ?
Mais d’autres changements encore allaient advenir. D'énormes évolutions se sont faites depuis les année 50,  particulièrement par le développement des psychanalyses d'enfant, l'observation du bébé et du nourrisson, nous faisant découvrir un être animé de plusieurs niveaux de motivations dont l'attachement primaire et le plaisir à interagir. Winnicott est de ces psychanalystes qui ont abandonné très tôt une référence univoque à la théorie des pulsions pour proposer des concepts intégrateurs de ces nouvelles découvertes. Mais nous pourrions aussi plus près de nous évoquer les psychanalystes qui intégrèrent le courant interactionniste, T.Brazelton, B.Cramer. Daniel Stern…
Il y a aussi ces psychanalystes qui se sont intéressés à la souffrance liée à l'appartenance à un groupe. E.Enriquez, M.Berger, R.Neuburger.. sont des psychanalystes qui nous ont ouvert les yeux sur ces souffrances et ont élaboré des cadres d'intervention spécifiques. À cela il faudrait ajouter les psychanalystes qui ont créé puis développé l'ethnopsychiatrie (G.Devereux, Tobie Nathan, Marie Rose Moro…) Il y a les psychanalystes qui ont identifié la perversion narcissique et ont donné les éléments pour la repérer (Racamier puis Hirigoien)…Toutes ces évolutions ont fortement bousculé le monisme sexuel freudien et aussi ont fait évolué les cadres de pratique de la psychanalyse et des psychothérapies se référant à la psychanalyse.
Aujourd’hui, la psychanalyse n’est plus une mais multiple ce qui témoigne de sa vigueur mais aussi de sa vulnérabilité, à moins que sans se dissoudre elle puisse s’intégrer à une vision complexe de la psychothérapie comme l’a proposé Max Pagès, le professionnel intégrant à sa pratique plusieurs paradigmes, plusieurs méthodes, plusieurs doctrines.
Une autre voie possible est celle des méthodes psychothérapie qui dans leur originalité s’avèrent des synthèses comme par exemple l’Analyse psycho-organique.

À Saint Germain en Laye le 28/03/12

 

 

 
Cécile Meignant©2012 Haut de page