Né en 1936, Etudes à Paris, Thèse de médecine en 1968, sur Lewis Carroll, (psychopathologie), Externe des hôpitaux de Paris, Ancien Interne des Hôpitaux Psychiatriques de la Seine, Pratique au Centre de Santé mentale du XIII, enfants et adultes, Ville Evrard, Maison Blanche, St Anne,et à l’Hôpital de Jour L’Elan. Psychanalyse en 63, pratique privée depuis 71 au Quatrième Groupe. Co-traduction des Œuvres Complètes de FERENCZI, dans l’Equipe du Coq Héron Tome IV (Introduction), Journal Clinique (Postface ), Correspondance Ferenczi-Groddeck, Correspondance Freud-Ferenczi, (Trois tomes). Publication de Ferenczi Paladin et grand Vizir secret en 85 et de Ferenczi un pionnier de la clinique, en 2011. Co Fondation du Centre des Buttes Chaumont en 86, publication de deux ouvrages sur ces thèmes d’inceste de pédophilie et de maltraitances, La Violence impensable en 1991 et 2004, puis Quand la famille marche sur la tête en 2004. Articles dans les revues Coq Héron, Topique, enfance et Psy et la Revue internationale d’histoire de la Psychanalyse (1989)
FERENCZI INCONTOURNABLE
Lui-même se désignait comme un « Incorrigible thérapeute », avec quelque raisons du fait des difficultés qui au début vers 1911 ont été les siennes au prise avec un transfert incestueux. Les lettres entre Freud et lui en portent témoignage à qui veut bien y regarder de près.
Plus tard sa carrière de psychanalyste émérite va de sa rencontre avec Freud en 1908 à sa mort en 33. Il a été promoteur de L’IPA, formateur de multiples élèves et, il va insister dans ses réflexions théorico-clinques sur les pathologies post-traumatiques que nous reconnaissons maintenant sous la désignation globale de maltraitances. Au début de mes études, cette notion était absente de la nosographie. Il y avait une incroyable méconnaissance de ces pathologies induites par le contexte de vie de l’enfant, en psychiatrie, en pédo-psychiatrie comme en psychanalyse.
Comme il a approfondi les conditions de ces effets pathogènes dans plusieurs textes majeurs comme Confusion de langues entre les adultes et l’enfant, en 1932, tout en écrivant pour lui son Journal Clinique, mais aussi Psychanalyse d’adultes avec les enfants , Réflexions sur le traumatisme et bien d’autres textes, toutes ces notions deviennent sensibles à beaucoup de thérapeutes d’aujourd’hui. Ferenczi est reconnu comme pionnier surtout par ses travaux de la fin de sa vie, bien plus que par sa grande fresque Thalassa où pourtant les régressions et les catastrophes sont déjà au cœur de sa réflexion.
Avec Balint, son élève et ami juif Hongrois comme lui, installé en exil en Angleterre, et depuis les travaux célèbres de Winnicott, comme la « crainte de l’effondrement », Ferenczi est reconnu en France pour son souci majeur de l’environnement pathogène, les pathologies post-traumatiques. Ainsi s’éclaire d’un jour nouveau les orthodoxies psychanalytiques , ce qui anticipe les travaux novateurs de Racamier sur l’inceste et l’incestuel devant les positions perverses de l’entourage ; perversions sexuelle et perversions narcissiques.
Plus tard il a été critiqué comme auteur d’une « découverte impardonnable » car il avait eu l’audace de parler de l’IDENTIFICATION à L’ AGRESSEUR chez l’enfant qui avait subi des violences physiques, sexuelles, ou psychique (voir l’article de Jay Fraenkel, in Coq Héron 2003)
Pour ma part j’en parlerai comme INCONTOURNABLE car il a su le premier comprendre la pathologie des systèmes maltraitants dans leur structure même en désignant le désaveu par la mère de la parole de son enfant quand celui çi essaye de faire entendre à sa mère la vérité de ce qui est si difficile à dire. Il a su aussi dégager la nature parfois pathogène du lien mère enfant qu’il a qualifié de Cicatrice de lien mère enfant SUPER ARCHI TRAUMATIQUE .
Ces notions là seront développées pour conclure avec Lacan que Ferenczi a été « Le plus authentique interrogateur de sa responsabilité de thérapeute ».