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Michel Bitbol est Directeur de recherche CNRS aux Archives Husserl, ENS, Paris. Il a reçu successivement un doctorat en médecine en 1980, un doctorat d’Etat en physique en 1985, et une Habilitation à diriger des recherches en philosophie, en 1997.

Il a poursuivi des recherches scientifiques de 1978 à 1990, en biophysique. À partir de 1990, il s’est tourné vers la philosophie de la physique.

Il a traduit et commenté des textes de Erwin Schrödinger, et a élaboré une interprétation néo-kantienne de la mécanique quantique. En 1997, l’Académie des Sciences Morales et Politiques lui a décerné le prix Grammaticakis-Neumann de philosophie des sciences.

Par la suite, il s’est concentré sur les connexions entre la philosophie de la théorie quantique et la philosophie de l’esprit, et a travaillé en collaboration étroite avec Francisco Varela dans le sillage de ce travail. Il développe actuellement une conception de la conscience inspirée par une épistémologie de la connaissance en première personne.

 

Éléments de bibliographie

M. Bitbol, Mécanique quantique : une introduction philosophique, Flammarion, 1996

M. Bitbol, Physique et philosophie de l’esprit, Flammarion, 2000

M. Bitbol, De l’intérieur du monde, Flammarion, 2010

M. Bitbol, La conscience a-t-elle une origine ?, Flammarion, 2014

 

 

 

 

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Michel Bitbol

philosophe, Directeur de recherche CNRS

 

Michel Bitbol

Peur de la mort, peur du futur

Que craint-on exactement, quand on a peur de la mort ? Sans doute la confluence des expériences bien vivantes au cours desquelles on est confronté à l’impossibilité d’attendre quoi que ce soit. Par la mort, on a peur d’être confronté aux goûts mêlés du plus jamais à jamais, de l’ennui déroulé dans une éternité vide, d’une privation sans limites des objets aimés, et d’une angoisse de l’inconnu absolu. Pourtant, le rien hyperbolique de la mort accomplie ne s’identifie à aucune de ces expériences, et encore moins à leur somme, pour la bonne raison qu’il n’est vraiment rien, qu’il n’est rien de rien, sans même une opposition avec l’être pour en révéler la possibilité. Dans ces conditions, comme le dit la vieille rengaine des épicuriens, pourquoi craindre la mort puisqu’elle n’est rien pour nous ? Si l’on veut affronter cette question, il faut la ressaisir à partir de sa plus élémentaire prémisse : la mort qui m’effraie n’est (évidemment) pas ma mort déjà arrivée, mais la mort qui se profile dans mon futur. C’est dans le futur, un futur qui me regarde, que gît le ressort de ma peur, comme de toutes les peurs. Mais qu’est-ce donc que le futur ? C’est la peur générique du futur, de ce temps à présent vide, mais plein de toutes nos projections et de nos incertitudes, qui devra être interrogée.

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