Michel SILVESTRE
psychologue, thérapeute familial, praticien EMDR
Je suis psychologue depuis 1978, installé en cabinet libéral sur Aix-en-Provence, spécialisé en thérapie familiale systémique (ancien externe du Mental Research Institute de Palo Alto, Californie) et praticien EMDR.
J’ai aussi une activité de formation et de supervision dans le champ de la thérapie familiale et de l’EMDR. Je me suis particulièrement intéressé à l’application de l’EMDR auprès des enfants et à son intégration avec le travail familial.
Je suis chargé de cours à la faculté de psychologie d’Aix-en-Provence depuis de nombreuses années.
J’ai été le directeur pendant une dizaine d’années à Marseille du premier centre ouvert en France pour la prise en charge des auteurs de violence conjugale. Dans le cadre de cette activité j’ai publié avec des confrères un ouvrage sur le traitement des violences : « Vivres sans Violences », collection ERES, 2002.
Points clés de mon intervention
Le travail avec les auteurs de violence conjugale et les conséquences traumatiques de leurs comportements sur les membres de leurs familles oblige le thérapeute à développer une réflexion visant à l’intégration du travail intrapsychique et interactionnel. La violence conjugale est une pathologie complexe qui nécessite une approche thérapeutique complexe de multi niveaux.
Une conséquence majeure des comportements de violence conjugale est un trouble de l’attachement souvent observé chez les enfants victimes de ces violences.
On parlera alors d’un attachement de type désorganisé caractérisé par les points suivants :
• Une difficulté de régulation des affects
- Une vulnérabilité émotionnelle
- Une rupture des attentes développementales de protection de la figure d’attachement : le protecteur devient une source de danger et l’enfant développe des sentiments contradictoires envers la figure d’attachement
- Des peurs insurmontables, nulle part où aller pour se faire aider
- Des difficultés d’accordage aux états émotionnels d’autrui, une perte de la capacité d’empathie et une perte de la confiance dans l’autre
- Des difficultés interpersonnelles caractérisées par des problèmes avec les limites, des difficultés à maintenir des relations et un isolement social
- Des difficultés avec la prise de distance, un faible niveau de distanciation
- Un processus d’identification avec l’agresseur, de revictimisation et d’impuissance apprise
- Le développement de symptômes dissociatifs
Le travail thérapeutique devra porter sur l’intégration de deux paradigmes, une approche intrapsychique et interactionnelle afin de répondre conjointement à la blessure individuelle de l’enfant traumatisé et de l’auteur des violences et à la blessure du lien observé entre les membres de cette structure familiale traumatisée.
Le but du traitement est l’arrêt de la transmission des comportements de violence chez les enfants du couple. Comme l’explique Michel Delage dans son ouvrage « la résilience familiale » il faut aider les membres de la famille à transmettre une histoire et non pas un trauma.
Comment, par une action au niveau de la dynamique familialle :
• En les aidant à développer des histoires narratives familiales et individuelles cohérentes
• En travaillant sur les patterns d’attachement parent-enfant pour développer un attachement plus secur
• En travaillant sur le mode de communication et l’expression des émotions
Et au niveau individuel :
• En traitant les souvenirs traumatiques
• En aidant aux développement des stratégies de coping et de nouveaux réseaux adaptatifs de traitement de l’information (thérapie EMDR)
Bibliographie :
- Olivier Maurel, Oui la Nature Humaine est bonne Robert Laffont, 2009,
- R. Coutanceau, J. Smith,Violence et Famille, Dunod, 2011
- Delage M., (2008): La résilience familiale, Odile Jacob, Paris.
- Delage M., Cyrulnik B. (2010): Résilience et Famille, Odile Jacob, Paris.
- Christen M., Heim C., Silvestre M., Vasselier-Novelli C. (2004): Vivre sans violence? Dans les couples, les institutions, les écoles, collection Relation, édition ERES.