Ce colloque est dédié à la mémoire d'Alice MILLER
 
   

Placé sous le haut patronage de

Maud de BOER-BUQUICCHIO,

Secrétaire générale adjointe du Conseil de l'Europe

et de Jack LANG,

ancien ministre, Député du Pas-de-Calais

Pour écouter la chanson d'yves Duteil
Tous les droits des enfants
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du Conseil de l'Europe

levez la main contre la fessee

                 
   

Illustration d'après "La vierge à la chaise" de Raphaël

 
     
                                                           
Introduction au Colloque    

 

24e colloque national de la FF2P

Placé sous le haut patronage de
Maud de BOER-BUQUICCHIO,
Secrétaire générale adjointe du Conseil de l’Europe
et de Jack LANG,
ancien Ministre, Député du Pas-de-Calais

Ce colloque est dédié à la mémoire d’Alice Miller

 

         

 

 

 

 

 

 

 

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Par Michel Meignant

Peu d'écologistes jusqu'à présent se sont préoccupés d'une des plus radicales atteintes à notre propre nature, qui touche la majorité des enfants venant en ce monde. Il s’agit de la perturbation du cerveau des enfants par la violence éducative ordinaire, celle à laquelle recourent, en toute bonne conscience, presque tous les parents du monde comme moyen d'éducation.


La violence éducative ordinaire (fessée et gifle chez nous, mais dans beaucoup de pays, et en France il n'y a pas si longtemps, coups de bâton et de ceinture) ne doit pas être confondue avec la maltraitance qui n'est que le sommet de l'iceberg de la violence infligée aux enfants et qui est dénoncée dans tous les pays. Alors que la violence éducative ordinaire qui constitue les neuf dixièmes immergés du même iceberg est parfaitement tolérée et souvent préconisée.
Seulement vingt-trois pays dans le monde l'ont interdite. Cette atteinte à la nature, à notre nature, est d'autant plus rarement dénoncée qu'un de ses premiers effets est de s'auto-justifier dans l'esprit de ceux qui la subissent. Presque tous frappés dans notre plus jeune âge, nous nous sommes identifiés à nos parents à un moment où nous en étions entièrement dépendants et où tout ce qu'ils faisaient était pour nous incontestable. Remettre en question ce comportement exige donc de nous un retournement de la pensée, aussi difficile qu'une radicale remise en question de nous-mêmes.


Une deuxième raison fait que la violence éducative ordinaire n'est pas perçue comme un danger. La vitalité et la capacité de rebondissement des enfants sont heureusement telles qu'ils utilisent pour se construire tout ce qu'ils trouvent autour d'eux. S'ils rencontrent une personne qui les comprenne et qui les respecte, ils peuvent bâtir sur cette estime l'essentiel de leur personnalité et compenser partiellement des effets de ce qu'ils ont subi par ailleurs. Ces effets ne sont donc pas toujours apparents. Le plus résistant et le plus indélébile reste cependant la répétition de la violence subie sur la génération suivante, si cette forme de violence n'est pas contestée dans la société où l'on vit. La disparition de la violence éducative ordinaire représenterait un progrès important pour l’humanité contre les guerres et les violences civiles.
Ce colloque réunira des spécialistes de l’enfance et de la psychotraumatologie qui tenteront de comprendre pourquoi 86 % des français sont partisans de la fessée et pourquoi la France n’arrive pas à rejoindre les 20 pays européens abolitionnistes. Néfaste survivance de la violence physique ordinaire, elle reste encore, pour le sens commun, considérée comme nécessaire et anodine, comme l’était hier le « martinet »…
Seront aussi présentées des alternatives à la violence éducative ordinaire, en réponse aux questions des parents et des éducateurs qui sont souvent démunis face à la nécessité d’apprendre aux enfants la gestion des limites

 

 

Par Brigitte Oriol

Je remercie tous les organisateurs d’avoir réuni autant de monde autour du thème « La violence éducative ordinaire et ses conséquences » en dédiant ce colloque à la mémoire d’Alice Miller. Ca fait plus de trente ans qu’AM s’est engagée à libérer la société de son ignorance sur le fait que la maltraitance des enfants produit non seulement des enfants malheureux et perturbés, des adolescents destructeurs mais aussi des parents maltraitants.

Elle a consacré toutes ces années à nous éclairer sur cette dynamique et à l’heure actuelle nous continuons à passer sous silence les conséquences de la brutalité, du sadisme et d’autres perversions qui sont des comportements extrêmement dangereux pour le bon développement de l’enfant.

Elle n’a cessé de dénoncer la société toute entière qui contribue à ce déni en protégeant les agissements des parents et même en les encourageant à renforcer leur autorité sans hésiter à employer la force pour arriver à leur fin. La fin est assurément garantie mais c’est la fin d’une substance absolument nécessaire à l’espèce humaine que le parent détruit à tout jamais, avec toute son ignorance, son ardeur et son aveuglement, c’est l’empathie.
Dénués de cette matière essentielle, nous nous retrouvons incapables de nous indigner devant ce que nous devrions trouver inacceptable et révoltant.

Je ne connais pas les propos de tous les intervenants de ce colloque et je me doute aussi qu’ils ne reflèteront pas toujours les fondements des travaux d’Alice Miller qui ont été très critiqués, même dans le monde de la thérapie car elle n’a jamais fait aucun compromis avec les traitements, souvent inimaginables, endurés pendant l’enfance et c’est toujours placée du côté de l’enfant.

Nous ne pouvons régler les problèmes liés aux maltraitances par des thérapies évitant les faits. Ce n’est pas en proposant de tourner la page sur le passé, ni en comprenant ce que nos parents ont enduré jadis et encore moins en faisant croire que l’on peut soulager sa souffrance en pardonnant à nos parents, mais c’est en se confrontant émotionnellement avec la vérité de notre enfance que nous pourrons abandonner le déni de notre souffrance, développer l'empathie pour l'enfant que nous fûmes et ainsi comprendre les raisons de nos peurs. C'est ainsi que nous pouvons nous libérer du poids des angoisses et des sentiments de culpabilité dont on a chargé nos épaules depuis nos plus jeunes années.
C’est en hommage à Alice que j’ai choisi de vous lire un extrait tiré de son livre « L’enfant sous terreur » parce que j’ose espérer que nous repartirons de ce colloque plus conscients des dangers de ce fléau pour être encore plus honnêtes, plus courageux et plus compatissant pour accompagner nos patients.

« Quelquefois je ne peux m'empêcher de me demander combien il faudra de cadavres d'enfants aux psychanalystes pour qu'ils acceptent de ne plus ignorer la souffrance de leurs patients dans leur enfance, et de ne plus s'efforcer de les en détourner à l'aide de la théorie des pulsions. Un analyste ne peut pas changer grand-chose aux mauvais traitements infligés à l'enfant. Mais tant qu'il défend des théories qui couvrent et dénient les mauvais traitements manifestes, il empêche le processus de prise de conscience aussi bien chez ses patients que dans le public. Il contribue au refoulement collectif d'un phénomène dont les conséquences touchent directement chacun d'entre nous.

Le refoulement des traumatismes de la petite enfance, imposé dans notre société par le quatrième commandement, engendre une attitude collective de refoulement qui agit aussi dans le cabinet de l'analyste ».

 

 

Programme  
 

Vendredi 2Oct

09h00 - 09h30
09h30 - 10h00
T, prt

T, prt
T, prt
Allocutio

10h00 - 13h00 Commnnent édutive a-tlle évolué à vers CORNET, prte l’associati«uni

13h00 - 15h00

15h00 - 18h00 - Modérateur
gdgggdg
- Françoise
- Cornélia
- Pascal JfgdgO
- Mu
riel SAL

18h00 - 20h00

20h00 - 23h00
-

 

 

09h30 - 10h00

10h00 - 13h00 Modérateur
gdgggdg
- Françoise
- Cornélia ascal J
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13h00 - 15h00

15h00 - 18h00 Modérateur
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- Françoise
- Cornélia
- Pascal J
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18h00 - 20h00

Vendredi 22 Octobre 2010

Accueil des participants
- Allocution de bienvenue par le Dr Michel MEIGNANT
président de la Fédération Française de Psychothérapie et Psychanalyse

- Hommage à Alice Miller par Brigitte ORIOL
assisante d'Alice Miller depuis 1999

Comment la violence éducative a-t-elle évolué à travers l'histoire ?
- Modérateur : Olivier MAUREL, président de l’Observatoire de la Violence Educative Ordinaire
- Jacqueline CORNET, présidente de l’association « Ni claque, ni fessée »
- Marc-André COTTON, enseignant, rédacteur du site Internet Regard conscient
- Charles GELLMAN, neuropsychiatre, sexothérapeute
- Marie-Louise VERDIER-MARTINEZ, professeur en sciences de l’éducation

Pause déjeuner

Quels sont les effets de la violence éducative ?
- Modérateur : Thomas D’ANSEMBOURG, psychothérapeute, formateur à la Communication Non Violente
- Françoise CHARRASSE, psychothérapeute, chercheur Alice Miller
- Cornélia GAUTHIER, médecin psychosomaticienne, auteure de « Sommes-nous tous des abusés ?»
- Isabelle MEIGNANT-ORDOUX, psychologue, psychothérapeute EMDR
- Muriel SALMONA, psychiatre, psychotraumatologue

Pause dîner

" Comment frustrer sans violenter ? "
Théâtre forum - Véronique GUÉRIN, psychosociologue - voir le site

 

Samedi 23 Octobre 2010

Accueil des participants

Comment lutter contre la violence éducative ?
- Modérateur : Isabelle CRESPELLE, psychologue, psychothérapeute
- Edwige ANTIER, Députée de Paris, pédiatre
- Martine HERZOG-EVANS, professeur de droit à l’Université de Reims
- Catherine HODDER, représentante de Initiative internationale pour mettre fin à tous les châtiments corporels à l’encontre des enfants
- Elda MORENO, représentante du Conseil de l'Europe

Pause déjeuner

Comment éduquer sans violence ?
- Moderateur : Michelle GUEZ, psychologue, formatrice à la Communication Non Violente
- Christine ARNAUD-TANNER, psychanalyste et accueillante « la Babillo »
- Catherine DUMONTEIL-KREMER, consultante familiale
- Catherine GUEGUEN, pédiatre
- Vincent ROUSSEL, enseignant
- Christine SCHUHL, éducatrice de la petite enfance

« Amour et châtiments »
Un film de Michel MEIGNANT et Mario VIANA
avec Edwige ANTIER, Maud de BOER-BUQUICCHIO, Olivier MAUREL…
et une séance d'EMDR sur un homme victime autrefois de violences éducatives à l'école parce qu'il faisait des fautes d'orthographe.Un coup de règle par faute! Un film en faveur de l'abolition des violences éducatives ordinaires à l'école et dans les familles.
Musique d’Yves DUTEIL

Tarifs & Inscriptions  
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Bulletin d'inscription

 

 

 

 
2 jours
plein tarif
adhérents à la FF2P*
étudiants**
   
2 jours
140€
125€
76€
 



TARIF PREFERENTIEL POUR INSCRIPTION AVANT LE 31 JUILLET 2010 : 120€ pour les 2 jours

* organismes et membres individuels.
** n'exerçant pas encore la psychothérapie et inscrits dans une école de psychothérapie ou à l'université.

Aucun remboursement ne pourra être effectué après le 30 septembre 2010.

Une attestation de participation validant 2 jours de formation sera délivrée sur demande.

 

Inscription préalable indispensable :

Téléchargez le bulletin d'inscription et renvoyez-le à la FF2P :

2 bis rue Scheffer
- F - 75116 PARIS
Tél. : 33 (0)1 44 05 95 50
Fax : 33 (0)1 47 04 36 86
E-mail : contact@ff2p.fr


Le nombre de places est limité. L’acces de la salle sera réservé aux personnes inscrites.

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Fiche pratique  
 

 

LIEU DU COLLOQUE

Musée Social
5 rue Las Cases
75007 Paris

Metro Solférino ou RER C Musée d’Orsay

 
 
 
La chanson : "Tous les droits des enfants"  

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Parole et musique d’Yves Duteil - 2003
Avec le coeur d’enfants Sotto Voce, sous la direction de Scott Alan Prouty

Création à l’initiative du ministère Délégué à la famille
pour faire connaître la convention Internationale des droits de l’enfant.

Télécharger les paroles de la chansons

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Les paroles de la chanson

Je suis toi quand tu pleures
Parce qu'un grand t'a trompé
En te prenant les fleurs
Que tu voulais garder

C'est un peu de mon sang
Qui coule dans tes veines
Si tu as du chagrin
J'ai aussi de la peine

Si l'on devait graver dans la Pierre du Temps
Les mots les plus utiles ou les plus importants
Sans chercher bien longtemps je crois qu'en tout premier
Viendraient le mot Justice et le mot Liberté

Vérité serait là, juste après ou avant,
Le coupable la craint, la victime l'attend
Certains mots ont ainsi des pouvoirs surprenants
Ils résument à eux seuls Tous Les Droits Des Enfants

Je voudrais les offrir à tous ceux sur la Terre
Qui vivent dans la peur, la souffrance ou la guerre
La force de ces mots peut leur ouvrir un jour
L'horizon vers la paix, la tendresse et l'amour

Ils sont là, noir sur blanc
Et si tu peux les lire
Tu as droit au bonheur
A l'air que tu respires
Au soleil dans ton coeur
Tu peux t'appartenir...

Bien sûr, ces mots savants, pesés par des juristes
Ont l'air d'être ennuyeux, compliqués, un peu tristes
Mais ce sont avant tout des mots d'amour pour vous
Ecrits pour protéger l'agneau contre les loups

Est-ce qu'ils pourraient briser tous les murs de silence
Qui enferment la peur au coeur de l'innocence ?
Le seul pour leur ouvrir la porte vers l'oubli
Pour ceux qui sans rien faire ont sombré dans la nuit
Ont sombré dans la nuit...

Il fallait un bouquet de ces mots réunis
Qui disent à tous ceux-là, quel que soit leur pays
Que la voix du plus fort n'est pas toujours meilleure
Qu'un jour, ces enfants fassent entendre la leur
Ils ont droit au bonheur

Je suis toi quand tu pleures
Mais je suis toi aussi
Quand tu chantes et tu ris...

Tu as droit à ta vie

Tu as droit à ta vie

Tu as droit à ta vie

 

 

Le Conseil de l'Europe face aux châtiments corporels infligés aux enfants  

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Discours de Maud de Boer-Buquicchio,
Secrétaire Générale adjointe du Conseil de l'Europe

Lors de la Cérémonie de lancement de l’initiative du Conseil de l'Europe contre les châtiments corporels infligés aux enfants

Zagreb, 15 juin 2008

 

 

Il y a longtemps, les châtiments corporels étaient très répandus, dans toutes les régions du monde et dans de nombreux milieux différents, de la prison au foyer familial, en passant par l’armée, les hôpitaux psychiatriques et même les lieux de travail ; les gens recevaient des coups pour toutes sortes de fautes, et même, parfois, quand ils n’en avaient commis aucune.

Heureusement, les temps ont changé. Aujourd’hui, nous vivons dans des sociétés civilisées et humaines où il n’est plus permis à des êtres humains d’infliger des souffrances physiques à d’autres êtres humains et de les humilier ; sauf lorsqu’il s’agit d’enfants. Curieusement, ils ont été exclus de cette grande évolution humaniste et, dans de nombreux endroits, il est toujours parfaitement normal de les frapper et de leur faire subir toutes sortes d’autres violences qui conduiraient très probablement leurs auteurs en prison s’ils se risquaient à les infliger à quelqu’un de leur taille.

Nous avons, par conséquent, décidé au Conseil de l'Europe de lancer cette campagne de sensibilisation destinée à protéger les enfants contre les châtiments corporels ET à battre en brèche l’idée selon laquelle l’enfant est, pour la société, un mini-être humain doté de mini-droits.

Il y a beaucoup de bonnes raisons d’abolir les châtiments corporels infligés aux enfants :

Les châtiments corporels font croire aux enfants que la violence est une stratégie acceptable, et même indiquée, pour régler les conflits ou amener les autres à faire ce que l’on veut soi-même.

Les châtiments corporels sont inefficaces pour faire régner la discipline.

L’initiative du Conseil de l'Europe vise à abolir les châtiments corporels dans tous les milieux, que ce soit l’école, le système pénitentiaire, les structures d’accueil, et, en particulier, la famille. Elle constitue aussi un prolongement concret des recommandations formulées dans l’étude du Secrétaire général des Nations Unies sur la violence contre les enfants, qui a fixé à 2009 la date butoir pour l’abolition universelle des châtiments corporels.

Les fondements politiques et juridiques de notre action contre les châtiments corporels sont aussi transparents que nos raisons d’agir : La Convention des Nations Unies pour le droit des enfants, la Convention européenne des droits de l’homme, la Charte sociale européenne et la jurisprudence du Comité européen des droits sociaux, les décisions du Comité des ministres du Conseil de l’Europe, les recommandations de l’Assemblée parlementaire, les arrêts de la Cour européenne des droits de l'homme.

Maintenant que nous savons pourquoi il faut supprimer les châtiments corporels, nous devons réfléchir aux moyens d'y parvenir. Que faut il faire ?

L'abolition des châtiments corporels exige des mesures de grande ampleur dans au moins trois domaines. Les réformes juridiques constituent le premier d'entre eux.

L'abolition des châtiments corporels nécessite un cadre juridique interdisant clairement ces pratiques et protégeant les enfants de tous les types d'agression, y compris dans le milieu familial.

Dix-huit pays en Europe ont aboli les châtiments corporels. La Suède a été la première à le faire et l'exemple suédois est remarquable car il montre clairement, à travers toute une génération, comment la société a évolué grâce à des réformes juridiques, à des politiques visant à promouvoir la parentalité positive et à la sensibilisation du public. Cependant, contrairement à une idée très répandue, les pays scandinaves ne sont pas les seuls à avoir interdit ces pratiques par des mesures législatives. Des pays du sud de l'Europe comme Chypre, l'Espagne, la Grèce et le Portugal mais aussi l'Allemagne, les Pays Bas, la Lettonie, la Hongrie, la Croatie, l'Autriche, la Bulgarie, la Roumanie et l'Ukraine ont eux aussi interdit les châtiments corporels, rejoignant ainsi le Danemark, la Finlande, l'Islande et la Norvège.

La promotion de la parentalité positive constitue le deuxième volet de notre action.

La parentalité positive se réfère à un comportement parental fondé sur l'intérêt supérieur de l'enfant : elle vise à l'élever et à le responsabiliser et lui fournit reconnaissance et assistance pour lui permettre de s'épanouir pleinement.

Enfin, nous allons nous attacher à mieux sensibiliser l'opinion publique. La plupart des sociétés européennes tolèrent toujours les châtiments corporels comme moyen de discipliner les enfants. Il est impératif de faire clairement passer le message selon lequel les enfants ont le droit d'être protégés de tous les types de violence et de bénéficier d'une protection égale devant la loi.

Toutefois, nous ne pourrons pas accomplir cette tâche seuls. Même avec la meilleure volonté du monde et beaucoup de chance, le Conseil de l'Europe ne peut pas toucher les 800 millions de personnes qui vivent en Europe. Nous sommes extrêmement reconnaissants à l'ensemble des partenaires qui joignent leurs efforts aux nôtres pour éradiquer la violence faite aux enfants. Nous savons tout particulièrement gré aux gouvernements qui soutiennent notre initiative, notamment à la Croatie qui nous accueille, à la Suède qui préside le Comité des Ministres et à la Finlande qui apporte une aide financière considérable.

Nous sommes également encouragés par la coopération avec d'autres organisations internationales comme l'Unicef, le Bureau du Haut commissaire aux droits de l'homme et d'autres encore.

Nous apprécions tout particulièrement l'assistance, les conseils et le soutien de la société civile. L'aide de la Société nationale pour la prévention de la cruauté à l'égard des enfants, organisation caritative britannique, et de l'agence Saatchi et Saatchi s'est avérée déterminante pour la réalisation d'un message publicitaire télévisé. Au Conseil de l'Europe, nous aimons à dire que les droits de l'enfant nous concernent tous.

Je vous invite, à présent, à regarder le spot télévisé produit en coopération avec la Société nationale pour la prévention de la cruauté à l'égard des enfants et l'agence Saatchi et Saatchi. Il véhicule un message fort et merveilleux : « les mains sont faites pour choyer, non pour châtier ».

Tout est dit, je crois.

Je vous remercie de votre attention.

 

 

   

 

Lien vers le site du Conseil de l'Europe : Discours de Maud de Boer-Buquicchio, Secrétaire Générale adjointe

Lien vers la plaquette élaborée par le Conseil de l'Europe pour "l'abolition des châtiments corporels à l'encontre des enfants"

Lien vers le clip "Levez la main contre la fessée" du Conseil de l'Europe

 

 

Nouvelle proposition de loi
 

 

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la nouvelle proposition de loi

 

visant à abolir toutes formes de violences physiques et psychologiques

infligées aux enfants

 

 

 

ASSEMBLÉE NATIONALE

CONSTITUTION DU 4 OCTOBRE 1958

TREIZIÈME LÉGISLATURE

Enregistré à la Présidence de l'Assemblée nationale le

 

PROPOSITION DE LOI
visant à abolir toutes formes de violences physiques et psychologiques infligées aux enfants

présentée par Madame Edwige ANTIER
députée

EXPOSÉ DES MOTIFS

 

 

Mesdames, Messieurs,

Le 7 août 1990, la France a signé la Convention Internationale des Droits de l'Enfant. Elle a été d'ailleurs le premier pays à proclamer le 20 novembre « journée internationale des Droits de l'Enfant ». Il est donc fondamental de rappeler que la France a signé l'article 19-1 de cette Convention qui stipule : « Les États parties prennent toutes les mesures législatives, administratives, sociales et éducatives appropriées pour protéger l'enfant contre toutes formes de violence, d'atteintes ou de brutalités physiques ou mentales, d'abandon ou de négligence, de mauvais traitements ou d'exploitation, y compris la violence sexuelle, pendant qu'il est sous la garde de ses parents ou de l'un d'eux, de son ou ses représentants légaux ou de toute autre personne à qui il est confié. ». Cette convention est le premier instrument international en matière de droits de l'homme.

La situation du droit français sur ce thème est confuse et paradoxale. Pendant des années, la Cour de cassation a refusé de considérer la convention internationale relative aux droits de l'enfant comme directement applicable en droit français. On découvre là un paradoxe légal français, car en effet, SI le droit français prohibe clairement les violences faites aux enfant dans son article 222-13 du code pénal; et reconnaît la violence contre les mineurs, donc les enfants de moins de 15 ans, comme une forme aggravée de violence, la violence éducative ordinaire n'est pas considérée comme un problème; elle est acceptée dans l'état des moeurs. Une jurisprudence vieille de 200 ans stipule qu'il existe un  « droit de correction ». Une simple coutume est ainsi invoquée par les juridictions contre la règle de droit écrite. De même un jugement du tribunal correctionnel de Bordeaux datant de 1981 fixe que le droit de correction reposerait sur deux conditions : l'agression doit être « légère » et dans un but « éducatif ».
Qui bénéficie alors du droit de correction ? Un arrêt de 2003 de la cour de cassation considère que les baby-sitter et les nourrices ont ce droit. Cet arrêt porte sur un bébé de 23 mois qui avait reçu une claque de la part de sa baby-sitter. Quel but éducatif peut-on prétendre sur un enfant de cet âge ?

La loi abolissant les punitions physiques et psychologiques envoie un signe fort envers les adultes maltraitants. En France, ce sont 300.000 enfants qui sont considérés comme « enfants en danger ». Comme le montre le dernier rapport de l'ODAS (Observatoire Nationale de l'Action Sociale décentralisée), ces chiffres augmentent d’année en année de plus de 1 000 signalements. La violence, la maltraitance et l'abandon d'enfants ont augmenté en France, entre 2003 et 2008, de plus de 4 327 cas (source OND, Observatoire National de la Délinquance). Dans le même temps la maltraitance avec blessures graves s'est effondrée en Suède.

Des travaux de plus en plus nombreux démontrent les effets néfastes de la « main levée » et des violences psychologiques sur les enfants : agressivité contre les pairs, les éducateurs et les parents, insolences, provocations, dissimulations, échecs scolaires, baisse de l'estime de soi … Et pourtant les parents croient encore à la portée éducative de la violence. Une enquête réalisée en 2007 par l'Union des Familles en Europe relève l'incohérence du raisonnement: alors que 87% des parents affirment avoir déjà donné une fessée; il sont conscients de l'inefficacité de cette dernière en étant 85% à déclarer que les enfants sont mal élevés. Nous banalisons la violence éducative ordinaire en transmettant à nos enfants une réalité cognitive de notre civilisation. En effet, l'enfant incorpore quand il a été frappé que c'est banal; que c'est normal. Toutes les études internationales démontrent, que l'usage de violences éducatives ordinaires fait croire aux enfants que la violence est acceptable. Elle devient un outil pour résoudre les conflits ou pour obtenir ce que l’on désire. Bien d'autres moyens moins dégradants et plus efficaces existent pour instruire ou discipliner les enfants, contribuant pleinement à bâtir des relations fondées sur la confiance et le respect mutuels. La punition corporelle ou psychologique envers un enfant doit être bannie sous toutes ses formes afin que ce dernier puisse pleinement s'épanouir.

Si les enfants sont traités avec respect, les chances qu'ils traitent les autres avec considération sont plus grandes, y compris envers leurs propres enfants. Grâce à une parentalité positive, les parents ont de meilleures relations avec leurs enfants. Ces derniers sont plus sur d'eux, moins agressifs et plus cohérents, pour trouver plus tard un meilleur équilibre entre leurs responsabilités familiales et professionnelles, sans rechercher les conflits avec leurs partenaires.

Contrairement à toutes les idées reçues, abandonner la violence éducative ordinaire ne rendra pas les enfants plus gâtés ou plus indisciplinés. Complètement dépendant à leur naissance, ils s'appuient sur leurs parents, des géants sensoriels, à mesure qu'ils grandissent pour être guidés, soutenus et pour acquérir une maturité d'autodiscipline. Un parent ne se doit pas d'être un chef mais un guide pour son enfant.

Le Conseil de l'Europe mène depuis quelques années une campagne active pour l'abolition des châtiments corporels. Il faut noter que la France a été sanctionnée par le Comité européen des droits sociaux pour ne pas avoir aboli les châtiments corporels car le droit à l'intégrité physique est aussi un droit de l'enfant. L'abolition totale des châtiments corporels infligés aux enfants a été adoptée par 22 pays européens après la campagne menée par l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe en 2005; 10 autres sont sur le point de le faire. Deux ans plus tard, le Commissaire aux Droits de l'Homme a confirmé cette action en précisant le caractère indispensable de l'interdiction de toute sorte de violence contre les enfants, et notamment au sein de la famille.

Dernièrement l'Espagne, le Portugal et la Pologne, se sont mis en conformité avec l'article 3 de la Convention européenne des Droits de l'Homme, complété de l'arrêt de la CEDH (Cour européenne des Droits de l'Homme) rendu dès septembre 1998 et interdisant toute punition corporelle au sein de la famille. La pression internationale est énorme.

Il faut à l'évidence une loi pour envoyer un message clair aux familles. Non pas une loi répressive mais une loi préventive associée à un aide à la parentalité positive. La présente proposition de loi n'a pas pour but d'être inscrite dans le registre du droit pénal mais dans le code civil. Il est important de changer nos comportements car, en effet, les violences physiques et psychologiques ne sont pas une méthode d'éducation et sont clairement néfastes au développement de l'enfant.

La France devra bientôt rendre compte devant le Conseil de l'Europe de la conformité de sa législation avec la Convention qu'elle a signée. Les enfants doivent être pleinement reconnus en tant que sujets de droits.

Pour toutes ces raisons, je vous demande, Mesdames, Messieurs les Députés, d’adopter la présente proposition de loi.

 

PROPOSITION DE LOI

Article 1er

Les titulaires de l'autorité parentale et les personnes qui s'occupent d'enfants mineurs n'ont pas le droit d'user de violences physiques, d'infliger des souffrances morales ni de recourir à aucune autre forme d'humiliation de l'enfant.

Article 2

Il est indiqué lors de l'union de futurs parents que les titulaires de l'autorité parentale et les personnes qui s'occupent d'enfants mineurs n'ont pas le droit d'user de châtiments corporels, d'infliger des souffrances morales ni de recourir à aucune autre forme d'humiliation de l'enfant.

Article 3

Il est inscrit dans le carnet de santé de l'enfant que les titulaires de l'autorité parentale et les personnes qui s'occupent d'enfants mineurs n'ont pas le droit d'user de châtiments corporels, d'infliger des souffrances morales ni de recourir à aucune autre forme d'humiliation de l'enfant.

 

Cécile Meignant©2010

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